Aujourd'hui, j'ai très envie de te parler du dernier roman de Caryl Férey, Lëd, que j’ai lu pendant mes vacances du mois de mars. Caryl est l’un de mes auteurs fétiches : il écrit des thrillers et j’adore son style d’écriture, sa plume mordante qui m’inspire énormément.
Sauf… que je dois t'avouer que ce dernier roman m’a un peu déçue, mais ce qui est intéressant c’est que mon ressenti diverge si je me positionne en tant que lectrice ou en tant qu’auteur (puisque je connais la difficulté de l’écriture).
Mon avis sur Lëd de Caryl Ferey en tant que lectrice
En tant que lectrice j’ai été déçue de la première moitié du livre et du travail éditorial. J’ai été ennuyée par les répétitions autant dans les tics du langage que dans les idées. Si je n’ai pas compris qu’un ours était captif dans une cage à l’aéroport et que le flic avait une bedaine dégoutante et « des petits yeux rapprochés » comme ceux d’un ours… alors j’ai un souci ! Donc, c’était un peu pesant au début.
Une première partie un peu longue...
La première moitié du livre est surtout là pour planter l’ambiance sibérienne, l’histoire russe, la politique, la corruption, les goulags, et cette ville effroyable Norilsk, sur fond d’un meurtre dont l’enquête patine. C’était longuet, il y avait même tout un chapitre (20 pages !) juste sur une soirée de beuverie !
Je conçois que décrire les lieux soit important, car c’est aussi le style de Caryl de mettre en lumière un pays et ses défaillances. Et ce qui se passe en Russie et à Norilsk (la ville la plus polluée du monde) mérite d’être connu.
Sauf que d’habitude, Caryl mêle ça à une enquête prenante dès le début. Là dans cette première partie du livre, je n’ai pas retrouvé son côté incisif, le flic borderline violent, la soif de vengeance, etc. J’ai vaguement aimé les personnages sans trop savoir ce que leur histoire allait apporter au suspense... (et franchement, certaines sont inutiles à part décrire l’histoire du pays).
Une seconde partie plus entraînante
Finalement, j’ai adhéré au livre à la seconde moitié quand les événements ont commencé à s’accélérer et que les (faibles) liens avec le début du roman ont commencé à se faire. Là, j'ai pu retrouvé le rythme de Caryl, entraînant, poignant où l'on tourne les pages à toutes vitesses pour savoir comment ça va finir !
En conclusion, tout ça m’a laissé un goût un peu étrange : c’était long mais je crois que j’ai bien aimé.
Je pense simplement que ce n’est pas un polar comme j’ai l’habitude d’en lire avec Caryl Férey et c’est ce qui m’a déboussolée. Ce livre relevait plus de l’épopée humaine en Russie, sur fond de meurtre.
Mon avis sur Lëd de Caryl Ferey en tant qu'auteur
Mon avis est un peu différent si je me place en tant qu’auteur. Je suis plus indulgente, car je comprends que Caryl a peut-être souhaité — justement — faire quelque chose de différent. Sa priorité n’était peut-être pas la même pour ce livre, il n’avait pas envie d’écrire quelque chose de trop « incisif » mais d’être plus dans l’humain.
Je pense à ça, car j’ai moi-même ces doutes quand je passe d’une ambiance à l’autre (Juste Puni ou Suivre les Vagues sont aux antipodes !). J’ai peur de décevoir mes fans, que la surprise ne soit pas bonne. Mais je dois aussi respecter mon rythme d’écriture, je ne peux pas me forcer à écrire une certaine histoire si je n’ai pas le cœur à le faire.
Alors je pardonne à Caryl pour ce drôle de roman, qui — une fois la surprise passée — m’a tout de même plu ! Et rien ne t'empêche de le découvrir pour te faire ton propre avis.
Il est disponible sur Amazon, La Fnac, Chapitre et sûrement chez ton libraire.
Mon titre préféré pour Caryl reste Haka de la Saga maorie (j’ai moins aimé le second tome Utu).
Il me restera ensuite à lire Paz et bien sûr, je te ferais un retour. 😃 Mais avant ça, j’aimerais lire Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa, un tout autre registre !